Le parti conservateur sud-coréen, fragilisé par des tensions internes croissantes à l'approche des élections du 3 juin, a d'abord annulé, puis rapidement rétabli, la candidature présidentielle de Kim Moon Soo.

Le changement soudain de samedi, après une tentative qui n'a pas marché de remplacer Kim par l'ancien Premier ministre Han Duck-soo, a montré les problèmes de direction du Parti du Pouvoir Populaire. Ces problèmes ont augmenté après le renvoi de l'ancien président Yoon Suk Yeol parce qu'il a mis en place la loi martiale en décembre. Cela a probablement rendu plus difficile pour les conservateurs de gagner les prochaines élections et de rester au gouvernement.

Kim, un conservateur convaincu et ancien ministre du Travail sous Yoon, a été choisi comme candidat à la présidence du PPP le 3 mai. Il a gagné avec 56,3 % des votes lors des élections primaires, battant un autre candidat qui était réformiste et qui avait critiqué la loi martiale de Yoon. Mais les dirigeants du PPP, qui soutiennent majoritairement Yoon, ont passé la semaine d'avant à essayer de convaincre Kim de se retirer. Ils voulaient qu'il soutienne Han, car ils pensaient que Han avait plus de chances de gagner contre Lee Jae-myung, le candidat préféré du Parti démocrate libéral.

Après l'échec des discussions entre Han et Kim pour unir leurs candidatures, le comité d'urgence du PPP a pris une décision inhabituelle samedi matin. Il a annulé ses élections primaires, invalidé la candidature de Kim et désigné Han comme membre du parti et nouveau candidat à la présidence. Cependant, ce changement devait être approuvé par un vote des membres du parti via un sondage téléphonique automatique, mais cela a été refusé samedi soir.

Bien que nous ne puissions pas donner les chiffres exacts, la proposition de changer de candidat a été refusée de peu, a dit Shin Dong-wook, porte-parole et député du parti. Kim, qui avait dit que la tentative du parti de le remplacer était un "coup d'État politique rapide", a été tout de suite remis comme candidat et prévoit de s'inscrire officiellement auprès des autorités électorales ce dimanche, selon le parti.

"Désormais, tout retrouvera sa place légitime," a affirmé Kim dans un communiqué.

Kim, âgé de 73 ans, fut une figure syndicale marquante dans les années 1970 et 1980, avant de rallier un parti conservateur dans les années 1990, arguant avoir renoncé à son aspiration "révolutionnaire" suite à l'effondrement des régimes communistes. Par la suite, il a occupé le poste de gouverneur de la province de Gyeonggi en Corée du Sud pendant huit ans et a siégé à l'Assemblée nationale pour trois mandats.

Han a pris la présidence temporairement après que Yoon a été accusé par le parlement en décembre et officiellement renvoyé par la Cour constitutionnelle en avril. Il a démissionné le 2 mai pour essayer de devenir président. Il a dit que sa longue carrière dans le service public le rendait capable de diriger le pays. Il y a de plus en plus d'incertitude dans le monde et des problèmes commerciaux, surtout à cause des décisions du président américain Donald Trump.

Han, promu candidat et ardent défenseur de l'unité, a affirmé dans un communiqué "s'incliner humblement" devant l'expression de la volonté des membres du parti.

Han et Kim sont nettement à la traîne de Lee dans les derniers sondages d'opinion. Lee, qui a mené la charge des Démocrates pour destituer Yoon, a ironisé sur les tentatives du PPP de modifier sa liste, déclarant aux journalistes jeudi : "J'avais entendu parler de mariages forcés, mais jamais d'une unité forcée."